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L’éco-conception, c’est quoi ?

L’éco-conception, on en entend de plus en plus parler. Tout le monde se targue d’avoir un produit plus respectueux, plus « vert », plus « durable »…

Mais alors de quoi parle-t-on ? Qu’est-ce qu’une démarche d’éco-conception ? Et comment faire la différence entre green-washing et vraie démarche de fond ?

No green-washing

L’éco-conception : qu’est-ce que c’est ?

Selon la norme ISO 15006 (2020) l’éco-conception est une :

« Approche méthodique qui prend en considération les aspects environnementaux du processus de conception et développement dans le but de réduire les impacts environnementaux négatifs tout au long du cycle de vie d’un produit »

Le premier point important à noter est que l’on parle ici d’une approche méthodique. Il s’agit donc de mettre en place une démarche cadrée dans le but de réduire les impacts environnementaux négatifs.

Image amélioration continue

Il faut donc comprendre que l’éco-conception n’est pas une fin mais plutôt une démarche d’amélioration continue, comme le sont les démarches amélioration de la qualité bien connues dans l’industrie.

L’éco-conception : mais comment faire ?

Il existe de nombreux outils d’évaluation de l’impact environnemental tels que le Bilan Carbone et l’Analyse du Cycle de Vie (ACV).

Dans une démarche de développement d’un produit, on utilise plutôt l’ACV. Cette méthode, qui a plutôt été créée pour l’analyse de produits au départ, est maintenant parfois étendue à l’analyse de services.

Comme l’indique l’ADEME :

« L’ACV recense et quantifie, tout au long de la vie des produits, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines. Elle en évalue les impacts potentiels puis interprète les résultats obtenus en fonction de ses objectifs initiaux. »

Cycle de vie produit

L’ACV à le double avantage de prendre en compte tout le cycle de vie et d’être une approche multi-critères.

A la différence du Bilan Carbone, elle permet donc de prendre en compte le risque de transfert d’impact : par exemple la modification d’un élément peut diminuer l’impact carbone, mais d’un autre coté augmenter l’épuisement d’une ressource.

L’Analyse du Cycle de Vie en détails :

Le déroulement d’une ACV est décrit par la norme ISO 14040 et ses étapes sont décrites telles que dans le schéma ci-dessous :

ACV selon ISO 14040

On va donc dérouler les étapes suivantes, mais prenons l’exemple de la fabrication d’une pièce en plastique simple pour mieux l’illustrer.

La définition des objectifs et du champ d’étude :

Les objectifs et le périmètre de l’étude doivent être travaillés bien avant de se poser d’autres questions. On a coutume de dire que les résultats d’un ACV sont en grande partie déterminés par cette étape. Il est donc très important de poser ces hypothèses avec transparence afin de donner le contexte de son étude.

Par exemple pour notre pièce plastique, va-t-on considérer tout le cycle de vie, ou considérer que l’impact principal est sur une étape clé que l’on étudiera en détails ? Pour pouvoir se positionner on peut commencer par un « screening » (une analyse simple) permettant, en ordre de grandeur, de savoir où se situent les impacts. On pourra donc creuser plus loin notre analyse car on cherche les détails sur une étape seulement.

L’analyse de l’inventaire :

Cette étape permet de quantifier les flux entrants et sortants tout au long du cycle de vie du produit. C’est une étape importante car elle représente la majeure partie du temps de travail passé sur une ACV. Le processus est itératif car la meilleure compréhension des flux impose parfois de revenir sur la première étape afin de redéfinir le champ de l’étude.

Ici on va s’intéresser aux consommations et productions de chaque étape. Fabriquer ma pièce en plastique va consommer différentes énergies, mais aussi produire des déchets. C’est là qu’on liste l’ensemble de ces éléments, dans le cadre du champ d’étude défini précédemment.

L’évaluation de l’impact :

Après l’inventaire, on va maintenant estimer les impacts liés à chaque flux. Cette étape vise à obtenir un résultat quantifié sur chaque critère d’impact retenu dans l’étude. Cette évaluation est faite grâce à des bases de données et des méthodes de calcul existantes.

Pour reprendre l’étape de fabrication de la pièce plastique, elle va, par exemple, avoir un impact en terme de potentiel de réchauffement climatique, d’acidification des sols, de consommations de ressources non renouvelables, etc…

L’ADEME liste ICI les différents impacts environnementaux de référence.

L’interprétation :

C’est la partie la plus délicate, car elle doit être réalisée en lien direct avec les hypothèses et limites définies à la première étape. En effet, elle doit permettre de mettre en avant les enjeux les plus significatifs.

Concernant le cycle de vie de notre pièce plastique, on va pouvoir estimer si elle produit de plus grands impacts lors de l’extraction de ses matières premières, lors de sa fabrication ou lors de son transport, par exemple. Avoir cette analyse permet de décider comment agir pour optimiser l’impact environnemental de la pièce.

Dans le cas où on aurait déjà vu que l’impact le plus significatif est sur la production, on peut tenter d’optimiser l’outil productif ou de voir comment utiliser une énergie dont l’impact serait moins important.

Pour aller plus loin :

Vous voulez en savoir plus ? Vous pouvez consulter les normes qui régissent l’éco-conception :

  • ISO 14040 : présente la démarche générale de l’ACV et ses étapes
  • ISO 14044 : se focalise sur l’évaluation et la hiérarchisation des impacts
  • NF X30-264 : donne les lignes directrices d’une démarche d’éco-conception
  • ISO 1402X : régissent les différents types de communication environnementale

Il est important de noter que l’ACV n’est pas là pour donner un chiffre ferme et définitif mais plutôt pour servir de comparatif entre plusieurs hypothèses.

En effet son efficacité se révèle dans la comparaison, en ordre de grandeur, de deux systèmes ou deux étapes de la vie du produit.

C’est particulièrement efficace lors d’un développement produit, car cela permet de faire les choix les plus efficaces en terme de réduction des impacts environnementaux.

    Un projet d’éco-conception est un projet complexe nécessitant une réflexion d’ensemble, il est très important de poser tous ses objectifs et les enjeux avec un professionnel avant de démarrer !  

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